top of page

Dossier : La réforme des retraites


Petit état des lieux sur la principale actualité politique du moment.


Que contient la réforme des retraites ?

Les discussions autour de la réforme des retraites portée par le gouvernement Macron-Borne ont débuté ce 6 février 2023 dans un contexte de mouvement social d’ampleur. La réforme, elle-même intégrée à un projet de loi plus large plutôt qu’à un projet spécialement dédié, bénéficie d’un temps de débats parlementaires réduit. Les cinq principales mesures que mettent en oeuvre la réforme sont les suivantes :


Le recul de l’âge légal de départ

à la retraite de 62 à 64 ans


la réforme sont les suivantes :

1 - Le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Pour l’anecdote, la mise en place de la mesure étant échelonnée sur 7 ans, Elisabeth Borne y échappe à un trimestre près, coup de bol pour la maestra des déambulateurs !

2 - L’application de l’augmentation de la durée de cotisation est accélérée pour être mise en place en 2027 plutôt qu’en 2033, amenant ainsi à 43 annuités nécessaires pour avoir le droit à une pension pleine.

3 - Le minimum de pension augmentera à 1200€ brut par mois pour les personnes ayant réalisé des carrières complètes.

4 - La fin progressive de la majorité des régimes spéciaux, les personnes embauchées après la mise en place de la réforme seront automatiquement rattachées au régime général. Ceux étant embauchés avant la mise en place de la réforme voient tout de même leur retraite repoussée de 2 ans et leur durée de cotisation s’allonger. La police, les professions libérales, les marins et les membres de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française gardent leurs régimes spéciaux.

5 - L’accès au C2P (Compte Professionnel de Prévention), qui prend en compte certains critères de pénibilité dont l’exposition est déclarée par les entreprises, doit être élargi à plus de travailleur.ses. Il permet de financer la mise en place de temps partiels, de départs à la retraite anticipés, et de formations.


Une mobilisation nationale intergénérationnelle

Depuis le mois de janvier, la réforme des retraites fait du bruit.Cette réforme, annoncée le 10 janvier 2023, a déclenché instantanément des mouvements sociaux, menés par les syndicats, dans toute la France. Ainsi, une première manifestation s’est organisée le 19 janvier. Cette journée a rassemblé 2 millions de personnes selon les syndicats (400 000 à Paris), étrangement la police n’en a compté que 1,12 millions (et 80 000 à Paris).


Une deuxième manif, annoncée directement après la première, a eu lieu le 31 janvier. (Cette fois) la CGT compte 2,8 millions de manifestants dans toute la France (500 000 à Paris) (cette fois-ci) la police en a accordé 1,2 millions (et 87 000 à Paris).


2,8 millions de manifestants dans

toute la France annoncé par la cgt


Pour l’instant, les syndicats arrivent à prendre de la place et de l’importance dans le débat public, notamment chez la jeunesse. On peut noter que le nombre de jeunes a considérablement augmenté d’un évènement à l’autre. C’est d’autant plus surprenant qu’on pourrait s’attendre à ce que les jeunes s’intéressent peu à la question des retraites sachant que la plupart d’entre eux ne sont pas encore dans le monde du travail.


On pourrait se demander si ce mouvement continuera dans cette lancée ou si au contraire l’opinion publique changera de camp.


Retour sur l’AG du 2 février

Au sein de l’université, la lutte contre la réforme des retraites s’organise aussi, tant bien que mal. Jeudi 2 février, une AG annoncée à 17h30, qui commencera à 18h07 dû aux débats sur l’organisation des débats… Un premier discours annonce souhaiter que la parole ne soit pas réservée aux syndiqué.e.s habitué.e.s des rassemblements militants. Dans les faits, la majorité des intervenant.e.s seront partisans d’organisations syndicales. À noter que la FSE à décidé de se tenir à l’écart des assemblées générales tant qu’aucune mesure ne sera mise en place pour assurer un bon fonctionnement démocratique de ces assemblées.


Pendant environ 2 heures vont s’enchaîner discours passionnés, propositions enflammées, souvent peu détaillées, et déclarations d’incompréhension. Certaines critiques sont rapidement ressorties : l’AG manque de ligne directrice, les syndicats cherchent plus à savoir qui est le meilleur qu’à rassembler. Pour autant, certaines propositions et idées arrivent à dépasser les débats ras-les-pâquerettes. Une étudiante répondra aux organisations d’AG intra-UFR en rappelant que l’union fera notre force. Un étudiant appellera à revoir notre perception des retraites et des luttes, trop en accord avec les conceptions néo-libérales, qui bloquent nos combats.


L’assemblée finira près de 20 minutes en retard, en ayant voté la date de la prochaine AG, ainsi que quelques réunions et vagues projets abstraits et peu explicites, sans qu’on sache vraiment à quoi tout cela va mener.


peut-être que la mobilisation en

milieu étudiant a surtout besoin

de changer ses méthodes 8


Alors, dans un contexte de combat permanent avec nos élites dirigeantes, peut-être que la mobilisation en milieu étudiant a surtout besoin de changer ses méthodes, de cesser avec l’élitisme militant et la priorisation absolue de leurs intérêts syndicaux particuliers.



Par Isabeau, Dan et Raph

Publié dans le N°006 du 10 février 2023

Comments


bottom of page