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Pourquoi personne ne va en Assemblée Générale ?

Alors qu’une nouvelle mobilisation étudiante est lancée, le souvenir des AG rassemblant plus de mille personnes paraît bien loin. Pourtant, ils sont encore nombreuses et nombreux parmi nous à se rappeler la mobilisation de 2019 contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiant(e)s étrangers. Mais aujourd’hui, même les plus importantes AG peinent à rassembler ne serait-ce qu’une cinquantaine de personnes. Les assemblées générales ont pour rôle théorique d'être des moments d’échange et de décision, ouvert à tous les étudiant.e.s qui le souhaitent et ayant la légitimité de représenter l’avis générale des étudiant.e.s. Nanterre peut s'enorgueillir de compter plus de militant(e)s réguliers parmi ses étudiant(e)s que la plupart des autres universités de France, mais l'aspect "général" de ces Assemblées est quelque peu délaissé et est ainsi mise en avant la désagréable réalité : l'immense majorité des étudiant(e)s de Nanterre ne se sentent pas concernée. Pourtant, il paraît clair que le travail d’information est fait, toutes les AG sont l’occasion de tractage, d’intervention en cours, de collage et divers autres méthodes. Si, dans une université historiquement de gauche, les étudiant(e)s ne vont pas en assemblée générale alors même qu’ils sont prévenus, il devient nécessaire de poser une analyse critique des raisons expliquant cette faible mobilisation. Aujourd’hui les Assemblées Générales se déroulent comme des pièces de théâtre où les militant(e)s réguliers des syndicats étudiants se rassemblent, enchaînent et répètent les longues interventions pour rappeler combien il est important de se mobiliser, pour mener une révolution en cours et s’autocongratuler d’une réussite présumée. Toutes idées concrètes ou critiques du débat, même de la part d’un des syndicats étudiants, sont poliment ignorées et laissées sans réponse. Et finalement tout ce spectacle ne sert plus qu’à accorder une légitimité démocratique à des décisions prises en amont. Même les votes ne sont plus pratiqués et les décisions qui ne plaisent pas à la tribune sont simplement oubliées. En vérité, toutes ces contradictions montrent qu’il ne semble y avoir actuellement aucune véritable volonté de donner à l’ensemble des étudiant(e)s la conscience du combat qui est mené. Le risque étant alors que, même avec toute la bonne volonté du monde, jamais les mobilisations ne soient massivement portées par les étudiant(e)s et qu’elles ne se limitent qu’à une poignée d’entre nous. Il en va de la responsabilité des syndicats étudiants de rendre toute son importance démocratique à nos Assemblées Générales. Il y a, à Nanterre, un potentiel de mobilisation énorme qui se retrouve terriblement minimisé par des problèmes évidents. Alors que faire ? Vaste question à laquelle nous n’avons pas de réponse, mais quoi qu’il en soit la première étape est d’aller en AG, pour s’approprier cet outil démocratique, qui finalement, appartient au étudiant.e.s.


Publié dans le N°003 du 21 février 2022

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